A l’invitation du Cercle de Vienne, je suis intervenu le 20 mars 2024 au siège de #WKO, la chambre de commerce autrichienne aux 517.000 entreprises membres. Ma mission était de démontrer l’apport de l’intelligence économique à la compétitivité de l’espace francophone en général et à l’attractivité des marchés africains en particulier, à partir d’exemples et de cas concrets.
Intervenir à Vienne, pour la première fois, n’a rien de pareil. D’abord parce que c’est la terre de Brahms, Haydn, Liszt, Mozart et Schubert. C’est dans l’air… Ensuite, parce que dans le contexte géopolitique actuel, nul ne peut oublier que le 12 mars 1938, les troupes allemandes marchaient sur Vienne… Enfin, parce que les entreprises autrichiennes sont mûres pour l’Afrique.
Selon le Centre africain de veille et d’intelligence économique (CAVIE), « l’intelligence économique (IE) est un état d’esprit, un dispositif et un processus coordonné de questionnement, de collecte, de traitement, d’analyse et de diffusion rapides, légaux et sécurisés du renseignement utile à la prise de décision en territoire concurrentiel, incertain ou hostile. »
C’est un outil essentiel pour les opérateurs publics et privés francophones qui veulent accroître leur compétitivité, sanctuariser leur marché domestique, développer leur part de marché, gagner de nouveaux clients, fidéliser leur clientèle, minimiser leurs risques, être à la pointe de la technologie et protéger leur patrimoine informationnel.
En 2022, à Djerba, en Tunisie, j’ai créé le Festival de l’intelligence économique francophone (FIEF) pour contribuer, de manière effective et mesurable à la compétitivité de la francophonie. C’était en marge du XVIIIè Sommet des Chefs d’Etat et de gouvernements des pays membres de l’OIF.
En rappel, la francophonie, c’est 321 millions de locuteurs dans 112 pays et territoires, 17,5% de la population mondiale, la 5ème langue la plus parlée au monde, 16,6% du PIB mondial, 20% des échanges commerciaux intra-communautaire, 9 000 milliards USD de PIB cumulé et 624 milliards USD d’exportations intra-francophones au quatrième trimestre 2023.
De mon point de vue, les principaux points forts de l’espace francophone sont : un marché en pleine croissance (avec une population jeune et dynamique), un espace économique riche et diversifié (avec d’énormes ressources naturelles et humaines), une forte attractivité pour les investisseurs (avec un environnement juridique assez stable et favorable).
A mon sens, les principaux défis de l’espace francophone sont : la réduction des disparités économiques entre les pays francophones, le développement des infrastructures et le numérique, la promotion de l’entrepreneuriat et l’innovation, et le renforcement de l’influence francophone dans le monde. Face à ce tableau, l’intelligence économique africaine apparaît comme le glaive et le bouclier de la compétitivité de l’espace francophone. C’est pourquoi, devant les 240 participants qui m’ont fait confiance en venant m’écouter, j’ai mobilisé des exemples concrets, des analyses comparées et des retours d’expérience à l’appui d’une démonstration sans ambigüité.
Au sortir de cette intervention, mon espoir est que les participants aient bien compris que l’intelligence économique constitue un atout considérable pour les opérateurs économiques qui veulent se démarquer dans un environnement concurrentiel et dynamique, cas des marchés francophones d’Afrique. En l’adoptant de manière proactive et coordonnée, l’espace francophone peut améliorer ses performances, renforcer sa compétitivité et se positionner comme un acteur clé du développement économique mondial.
Guy Gweth
