Dans un monde particulièrement complexe, hyper compétitif et brutal, l’Afrique doit impérativement maîtriser les outils de l’avenir pour assurer sa souveraineté et sa prospérité. Au cœur de cette transformation se trouve l’intelligence économique augmentée, un domaine auquel je me consacre pleinement depuis une quinzaine d’année. Mon expertise, combinée à la vision stratégique du Centre Africain de Veille et d’Intelligence Économique (CAVIE), est essentielle pour propulser les acteurs publics et privés africains vers une compétitivité accrue.
Le 22 avril 2025, j’ai eu l’honneur de délivrer une intervention magistrale lors de la 2ème édition des Journées Camerounaises de l’Intelligence Artificielle, au Hilton Hôtel de Yaoundé à l’invitation du Ministre camerounais des Postes et Télécommunication. Mon objectif était clair : souligner la convergence cruciale entre l’Intelligence Artificielle (IA) et l’Intelligence Économique (IE) et placer ce couple dans une perspective de puissance. Fort de mon rôle de directeur d’un ouvrage collectif paru en 2024 sur l’apport de l’IA aux performances des acteurs publics et privés africains, j’ai articulé ma présentation autour de trois axes fondamentaux.
L’IA, catalyseur d’un renseignement économique à haute valeur ajoutée
J’ai d’abord démontré comment l’IA permet à l’intelligence économique de se muer en intelligence économique augmentée, capable de produire un renseignement à haute valeur ajoutée dans des délais courts. Dans un environnement où l’information est pléthorique mais le renseignement pertinent rare, l’IA offre des capacités d’analyse, de traitement et de prédiction sans précédent. Grâce aux algorithmes sophistiqués, à l’apprentissage automatique et au traitement du langage naturel, le CAVIE, sous mon impulsion, développe des méthodologies permettant de transformer des masses de données brutes en informations stratégiques exploitables. Cette approche permet à nos décideurs africains, qu’ils soient au sein des administrations publiques ou du secteur privé, de mieux anticiper les menaces, d’identifier les opportunités et d’optimiser leurs stratégies dans un contexte de guerre économique globalisée.
L’impératif d’une IA africaine, par les Africains, pour l’Afrique
Mon intervention a ensuite mis en lumière l’impérieuse nécessité de développer une IA africaine, par les Africains, au profit de l’Afrique grâce à une qualité et une quantité de données pertinentes. Loin d’être une simple adoption passive des technologies étrangères, il s’agit d’une appropriation créative et souveraine de l’IA, adaptée aux réalités, aux défis et aux opportunités spécifiques de notre continent. Au CAVIE, nous militons pour une approche qui favorise l’innovation endogène, la formation de talents locaux et la mise en place d’infrastructures technologiques robustes. Une IA véritablement africaine garantira non seulement la protection des données et des intérêts stratégiques du continent, mais nous permettra également de développer des solutions pertinentes pour nos problématiques uniques, qu’il s’agisse de développement durable, de sécurité alimentaire ou de gestion des ressources naturelles.
Le Cameroun, future puissance africaine : la vision de « Puissance 237 »
Enfin, j’ai replacé les efforts actuels du Cameroun en matière d’IA dans la perspective audacieuse de mon récent livre, « Puissance 237 ». Cet ouvrage visionnaire et pragmatique ambitionne de faire du Cameroun la première puissance du continent africain d’ici 2050, grâce notamment à une maîtrise et une application stratégique et mesurable de l’IA. Pour moi, le Cameroun peut servir de modèle pour l’ensemble du continent, prouvant qu’une ambition technologique et économique forte, appuyée par une intelligence économique augmentée, est la clé de la transformation et de l’émergence. Les investissements dans l’IA, la formation de la jeunesse et l’intégration de ces technologies dans les politiques publiques et les stratégies d’entreprise sont autant de leviers identifiés pour atteindre cet objectif ambitieux.
Mon intervention aux Journées Camerounaises de l’Intelligence Artificielle, deuxième édition, n’était pas seulement pour un constat et une analyse ; c’était un appel à l’action. Le CAVIE, parmi d’autres organisations, continue depuis une décennie de paver la voie pour une Afrique résolument tournée vers l’avenir, où l’intelligence économique augmentée n’est plus une option, mais une nécessité vitale pour la compétitivité et la souveraineté de ses acteurs.
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GG